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Le populisme en question : le peuple ennemi de la démocratie ?

Texte d'Annie Collovald

Annie Collovald attire l'attention sur des problèmes particulièrement troublants qui supposent de la part des citoyens et des gouvernants un surplus de raison et de sagesse : celui de la démocratie ici, qui déconstruit l'idée même de populisme trop facilement invoquée dans les débats publics.
Conférence donnée le 4 mars 2003.
Date : 01/01/2003

Les élections présidentielles de 2002 en ont témoigné : le "populisme" occupe désormais une place prédominante dans les commentaires politiques pour désigner des phénomènes qui, à l'instar du Front National (FN), étaient jusqu'alors pensés comme relevant de l'extrême droite. Le terme paraît certes pouvoir décrire un phénomène politique qui bouscule le clivage droite-gauche, en empruntant à l'une et à l'autre de leurs traditions politiques, tout en leur donnant une expression qui leur est étrangère : "solution autoritaire" via le pouvoir d'un leader et l'appel au "peuple", le tout s'accomplissant par delà toutes les médiations établies et contre les représentants politiques en place. S'il est rappelé parfois que la mobilisation s'effectue sur des propositions nationalistes, xénophobes sinon racistes, "inentendues" depuis longtemps sous cette forme ("préférence nationale", "la France aux Français"), cette dimension tend à disparaître derrière la singularité des liens unissant le leader à ses adeptes...