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Inégalités et solidarités écologiques

© Chappatte

Étude

Qu’il s‘agisse d’accéder à un cadre de vie de qualité, de se prémunir contre certains risques, d’accéder à des ressources naturelles essentielles comme l’eau ou l’énergie, ou encore de participer à la réduction de notre empreinte écologique, les enjeux environnementaux apparaissent de plus en plus comme de potentiels nouveaux facteurs d’inégalité. Qu’en est-il de la réalité ? Qu’entend-on aujourd’hui par inégalités écologiques ou injustice environnementale ? Comment se pose concrètement la question de ces inégalités aussi bien au niveau local que mondial ? Et enfin, de quels outils dispose-t-on aujourd’hui pour lutter contre ces potentielles inégalités et construire une nouvelle forme de solidarité écologique ?
A la croisée des enjeux sociaux et écologiques, ce rapport de synthèse essaie d’apporter des éclaircissements sur un enjeu encore largement ignoré des politiques publiques.
Date : 30/11/2012

Pollutions de toutes sortes, épuisement des ressources naturelles, effondrement de la diversité biologique, menaces climatiques… depuis quarante ans, le constat de la dégradation de l’environnement mondial ne cesse de se préciser. Dans le même temps, l’écologie semble peu à peu être devenue un élément incontournable des politiques publiques. Pourtant, force est de constater que chaque crise économique fait apparaître la menace de tensions sociales qui relèguent aussitôt les préoccupations environnementales au second plan. Comme si l’écologie était forcément un facteur d’accroissement de la fracture sociale. Et de fait, qu’il s‘agisse d’accéder à un cadre de vie de qualité, de se prémunir contre certains risques, d’accéder à des ressources naturelles essentielles comme l’eau ou l’énergie, ou encore de participer à la réduction de notre empreinte écologique, les enjeux environnementaux apparaissent de plus en plus comme de potentiels nouveaux facteurs d’inégalité. Mais qu’en est-il de la réalité ?

Ce rapport propose une synthèse des débats en cours sur la vaste question des inégalités et de la solidarité écologiques. Une synthèse délicate, tant l’utilisation même des termes peut parfois prêter à confusion, comme nous le constaterons dans la premier chapitre du rapport. Car le sujet est vaste. La littérature en la matière considère grosso modo deux grandes formes d’inégalités, que nous tenterons de décrire dans la seconde et la troisième partie de ce rapport :

  • celles que l’on peut qualifier d’inégalités ou d’injustices environnementales, et qui renvoient aux inégalités d’accès à un environnement entendu comme « cadre de vie » : inégalités d’exposition aux nuisances, aux risques, aux pollutions diverses ; mais aussi inégalités d’accès aux aménités environnementales, à la qualité du cadre de vie ou à celle des paysages par exemple ;
  • celles que l’on peut qualifier d’inégalités écologiques, et qui en plus des précédentes incluent les inégalités en termes de consommation de ressources naturelles (énergie, matières premières) et de production d’externalités négatives (pollutions, nuisances, gaz à effet de serre, perturbation des écosystèmes, etc.).

Le constat de ces inégalités environnementales et écologiques nous amènera naturellement à nous intéresser aux outils permettant de lutter contre ces discriminations. Quelles politiques sont aujourd’hui proposées et mises en œuvre pour faire face aux injustices environnementales ? Quels leviers d’action permettent de lutter contre les inégalités écologiques ? Ce sont les questions qu’explorent les quatrième et cinquième parties de ce rapport.


SOMMAIRE :

Introduction : inégalités et solidarités écologiques

1. Inégalités écologiques, injustice environnementale… des notions qui nécessitent d’être éclaircies
2. Les inégalités environnementales, ou la revendication du droit à un environnement de qualité
3. Les inégalités écologiques : l’inégal accès aux ressources et l’inégale production des pollutions
4. Vers une solidarité et une justice environnementale ? Des avancées encore timides…
5. Vers une solidarité écologique : partager les ressources…  et partager les efforts
Conclusion : vers une écologie sociale et solidaire ?
Bibliographie